Björn Goop, la France lui va si bien

Björn Goop, la France lui va si bien

Portrait

26 novembre 2020

Driver attitré de Face Time Bourbon, lauréat du Prix d’Amérique ZEturf Legend Race 2020, Björn Goop se trouve plus que jamais sous les projecteurs de l’actualité hippique. Il était à son sulky le 12 novembre, date de la plus récente victoire du crack, dans le Prix Marcel Laurent à l’Hippodrome Paris Vincennes. Le pilote lui sera également associé dimanche 13 décembre, dans le Prix d’Amérique Races ZEturf Qualif #2. L’homme aux plus de 7 000 victoires sera alors pleinement concentré sur son hiver français. Il aura alors quitté son établissement suédois pour rejoindre sa cour à Grosbois, le centre d’entraînement international de trotteurs situé dans le Val-de-Marne, où est désormais stationné l’ensemble de son effectif « français » (une trentaine d’éléments) puisqu’il a décidé de fermer l’antenne qu’il avait aussi en Normandie. Il n’est déjà pas facile d’être à deux endroits à la fois, alors à trois…

En Suède, Björn Goop occupe actuellement la deuxième place du classement des drivers comme celui des entraîneurs. En 2018 et 2019, celui qui a été sacré douze fois d’affilée le Casque d’Or, l’équivalent de notre Sulky d’Or, avait été absent sur le podium des drivers. Il est vrai qu’il a levé le pied dans sa présence quotidienne dans les pelotons. Au 20 novembre, il accuse un retard de 46 succès (250 contre 296) sur Ulf Ohlsson qui a pris sa suite au palmarès du Casque d’Or depuis 2016. Chez les entraîneurs, il est devancé par Robert Bergh qui compte, à la même date, 24 victoires d’avance sur lui. La saison de Björn Goop est donc encore dans des standards plutôt élevés d’autant qu’il a notamment remporté les Oaks et la Breeders’Crown, avec Eagle Eye Sherry, une fille de Bold Eagle qu’il entraîne et qu’il avait confiée à Stefan Persson dans le premier de ces deux Groupes I. A Grosbois, il va pouvoir encore perfectionner sa connaissance des pistes, lui qui reconnaissait en début d’année dans un reportage d’Equidia que « cela m’a pris un peu de temps pour comprendre comment entraîner sur de nouvelles pistes. C’est complètement différent de chez moi mais, maintenant, je me sens un peu plus comme chez moi (à Grosbois) ».

Il est un autre endroit en région parisienne où il a semblé tout de suite ou, en tout cas, très vite chez lui, c’est bien sûr l’Hippodrome Paris-Vincennes. « En faisant des erreurs, j’ai progressé », nuançait-il dans le même document tout en rappelant qu’à ses yeux « Vincennes est la piste la plus difficile qui existe ». La France des courses du driver Björn Goop se résume pourtant essentiellement à Vincennes. Cette année, par exemple, il a couru 173 fois dont…164 sur la cendrée parisienne. Et à l’exception d’une, toutes ses victoires (18) ont eu pour cadre Vincennes. Depuis 2015, année où il a intensifié sa présence en France, le fils d’Olle Goop, lui-même ancien entraîneur-driver, est devenu l’homme des grands rendez-vous. La présente saison en est un exemple puisque près de la moitié de ses succès a été obtenue dans des épreuves labellisées Groupe (8 précisément) dont 5 dans des Groupes I (merci Face Time Bourbon) !

Il y a six ans, Björn Goop remportait son premier Groupe I « français » au sulky de Noras Bean dans le Prix de… France. Depuis, il en a remporté dix-neuf autres dont deux fois le plus prestigieux de tous, le Prix d’Amérique avec Readly Express (2018) et Face Time Bourbon (2020). Depuis 2006, date de sa première participation à un Groupe I tricolore, il se classe à la troisième place des drivers vainqueurs de Groupes 1 avec 20 succès contre 36 à Franck Nivard et 21 à Jean-Michel Bazire, tout en ayant drivé moitié moins de fois dans cette catégorie que ses deux confrères. Depuis 2014, sa réussite dans les plus grandes épreuves françaises est supérieure à 52 %. En 2020, sur les 14 Groupes I à l’attelé déjà disputés en France, il en a remporté cinq contre trois à Jean-Michel Bazire et deux à Eric Raffin. Les cinq ont été obtenus avec Face Time Bourbon, à savoir le Prix d’Amérique, le Prix de Sélection, le Prix René Ballière, le Critérium des 5 Ans et le Prix de l’Etoile. Grâce au phénomène, il est aussi devenu le driver du nouveau détenteur du record général de vitesse de Vincennes (1’09 »4 – départ volté et autostart).

Article paru dans 24H au Trot